Courtesy of a.topos Venice, opera di Roberto Maria Lino
Il collettivo curatoriale femminile di a.topos Venice, fondato da Fernanda Andrade e Lucia Trevisan, è attivo dal 2018 in laguna, in quello che è un centro nevralgico per dare visibilità a giovani artisti locali e internazionali. Così facendo, l’associazione culturale, caratterizzata da un approccio multidisciplinare che favorisce la diversità, inaugura il 15 febbraio 2023 la terza edizione di THE CREATIVE ROOM: un progetto in atto dal 2021 che ogni anno si focalizza su diversi temi, tra cui una riflessione sul futuro dell’arte e l’arte del futuro con l’avvento delle mostre online degli anni passati, l’arte come strumento di attivismo sociale e la reazione degli artisti ai limiti posti dalla pandemia.
NAVIGATING THE CITY è invece il nome di quest’iniziativa presentata e curata da a.topos Venice con la collaborazione dei curatori Antonio Caruso, Martina Cavallarin e Miguel Mallol.
Au début du deuxième confinement, j’écoutais et lisais toutes les informations relatives à cette maladie due au virus corona.
J’ai vite compris que cela ne m’aidait pas. Ces informations en continu, alors que nous étions tous en apnée au fond de nos maisons, m’angoissaient. M’embrouillaient.
À côté de chez moi, il y a la forêt de Fontainebleau. Elle si belle, royale. J’ai décidé de partir en promenade, tous les jours, avec mon appareil photo. Ces longues marches m’ont apporté une telle clarté de pensée qu’elle a réveillé le souvenir de mes promenades d’enfance, dans les forêts mystérieuses du Berry, la main cachée dans celle de mon grand-père. Je me souviens comment il m’apprenait « à voir », à sentir, à écouter.
C’est une fête funèbre en plein soleil commence à cet instant, où au creux d’un fossé empli de colchiques, nous avions découvert un renard agonisant.
Covid-19 m’a poussée au fond des bois. J’ai commencé à rédiger un journal, à accumuler des images croisées lors de mes errances.
Mes photographies sont devenues lentes, sans bruit. Elles parlent de silence, immobilité, de patience, d’attente. Ce sont des scènes qui se taisent dans un temps suspendu, où l’humanité est absente. Il ne faut pas forcément s’éloigner géographiquement pour découvrir une réalité différente, plus dense, plus belle, quand tout est question de délicatesse, d’approche précautionneuse.
Un écart entre le mystère et une simplicité apparente.
Au-delà des bois, les rues sont presque vides, les rideaux de fer baissés, les visages masqués.
Le soleil est là, c’est une fête funèbre en plein soleil.
Jour 90, 26 janvier 2021, 17h32 Dans l’ombre, de longs jours murmurent.Jour 7, 4 novembre 2020, 18h18 Le cours de l’eau salue, au passage, les vestiges d’un royaume I.Jour 9, 6 novembre 2020, 17h58
Au fond du jardin, la fureur est atteinte.Jour 45, 13 novembre 2020, 12h27
Tout semble immobile.Jour 7, 4 novembre 2020, 18h18
La brise du soir salue les bois nus.
Jour 83, 19 janvier 2021 17h27
À la croisée des chemins, face au petit pan de mur jaune.
Il y a très certainement une influence cinématographique dans mes paysages. J’aime aussi penser que lorsque un spectateur regarde mes photographies, il s’interroge sur le fait que quelque chose manque.
Des années de voyage à traverser le monde, à observer, à comprendre, percevoir l’énergie d’un monde qui m’appartient et auquel j’appartiens, sur des chemins qui mènent nulle part, ont implicitement forgé la représentation de mes paysages.
(…)
Presque rien…
Madère (Portugal), 2018
Qu’est-ce que le silence?
Madère (Portugal), 2018
Les petites grenouilles plongent, l’eau se brise.
Santa Cruz de Tenerife (Espagne), 2017
Paysage troublant. Venise (Italie) 2021
Rien ne dit que le jaune est une couleur. Thoune (Suisse) 2015
Accrochée au garde-fou j’accompagne les nuages.
Tsiribihina (Madagascar), 2016
L’aurore jaillit, un poisson-lune nage sur le dos.
Udaipur (Inde), 2013
L’herbe sèche des grandes plaines n’oublie pas son goût de solitude.
Sur la route d’Antanambo (Madagascar), 2016
Sous la voie lactée, éther et sable, couleurs d’une vie…
Banc de sable de Ménagé (Madagascar), 2016
En écoutant le vent, je m’exerce au paradis.
Capbreton (France), 2016
Le petit Sakalava, le ciel bleu perd la lune…
Aux alentours de Fianarantsoa (Madagascar), 2016
Seuls les indiens voient la petite fumée. Hamahuaca (Argentine) 2022
De temps en temps les nuages nous sourient.
Antananarivo (Madagascar), 2016
1,2,3,soleil…
Belo-sur-Mer (Madagascar), 2016
Le paradis n’est pas si haut. Monastère de Neamt (Roumanie) 2010
Mnémosyne n’est pas si loin…Tonfano (Italie) 2019
Magritte non plus.Salinas Grandes (Argentine) 2022
Fabritius ne les a pas vus. Lac Tana (Ethiopie) 2019
La photographie et rien.Salinas Grandes (Argentine) 2022
Une histoire de carrés . Thoune (Suisse) 2015
Ne pense pas, la vie est brève.
Corfou (Iles Ioniennes), 2015
Chaque tirage jet d’encre ultrachrome papier Hahnemüle signé, daté, numéroté au dos de la photographie.
… A travers la tempête, et la neige, et le givre, C’est la clarté vibrante à notre horizon noir ; C’est l’auberge fameuse inscrite sur le livre, Où l’on pourra manger, et dormir, et s’asseoir ;
C’est un Ange qui tient dans ses doigts magnétiques Le sommeil et le don des rêves extatiques, Et qui refait le lit des gens pauvres et nus ;
C’est la gloire des Dieux, c’est le grenier mystique, C’est la bourse du pauvre et sa patrie antique, C’est le portique ouvert sur les Cieux inconnus !
Dans la série « Chronique d’une petite plage » la plage de Corfou semble un petit théâtre, comme une vision d’un monde tranquille. Assise sur le sable, je regarde défiler des vacanciers en tenue de bain décontractés, insouciants. Je suis le rythme de cette nonchalance : dans ce petit coin de la mer ionienne, chacun apparaît puis disparaît comme si rien n’existait alentour, comme si le monde se résumait à cela, des allées et venues sans conséquence..
La chronique devient une bande visuelle d’une douceur irréelle et surannée, ou seuls le bruit du ressac, et les rires des enfants font comme un lointain écho du bonheur.
Des moments de rien.
Ce lent défilement de baigneurs en petite tenue, sans complexe, touchants, beaux dans leur simplicité, ravis de tant de frivolité, se laisse caresser par l’eau, le vent et l’air.
Et la lumière.
Chaque tirage jet d’encre ultrachrome papier Hahnemüle signé, daté, numéroté au dos de la photographie.